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En mai 2015, Evive est née comme la plupart des startups; dans un garage.
Voici comment se déroulait notre tout premier modèle d’affaires:
- Mélanger des fruits coupés à la main dans un blender
- Congeler les smoothies sur des plaques
- Couper les cubes de smoothie surgelés à la main avec un couteau*
- Pelleter les cubes dans un sac
- Charger la voiture et livrer nos cubes de smoothie surgelés à travers la province
*AVERTISSEMENT: Si vous envisagez de démarrer une entreprise similaire, attendez-vous à des blessures au poignet pour le point 3.
Nous avions quelque chose qui fonctionnait… Il s’agissait du modèle fonctionnel pour desservir 20 clients, mais impossible à soutenir lors de l’approbation pour la distribution dans 200 IGA …
Nous avons donc déménagé dans notre première usine à Saint-Hyacinthe fin 2016 et avons finalement inventé notre moule en forme de roulette. Cela a grandement amélioré notre méthode de fabrication, nous ouvrant du fait même le monde du e-commerce.
Avec la croissance, nous avons réalisé que nous avions besoin d’argent; plus de ventes signifient plus de fruits à acheter, plus d’échantillonnage à faire, plus d’employés bref, plus de tout.
En mai 2016, 1 an après la création d’Evive, nous avons fait une demande et obtenu un prêt de la BDC, de PME Montréal et une subvention de Fondation MTL Inc.
En mai 2017, nous avons aussi levé une débenture convertible auprès d’amis et de membres de la famille.
Le tout aura financé le démarrage puis la croissance de Evive pour les 3 premières années, faisant passer les ventes annuelles à 2,6 M$ en 2018.
En mai 2018, 3 ans après le lancement, nous avions une décision importante à prendre. Voulons-nous continuer à croître au même rythme ou ralentir et en finir avec la levée de fonds ?
La décision a été assez facile à prendre. Nous voulions qu’Evive ait rapidement un impact positif partout en Amérique du Nord.
Pour ce faire, nous devions trouver du financement. La banque n’était pas une option puisque j’ai fini par comprendre qu’elle n’est tout simplement pas faite pour parier sur un modèle financier ambitieux et à plus haut risque. La meilleure option était donc de trouver des investisseurs en équité dans notre entreprise. En d’autres termes, des fonds d’investissement prêts à acheter des actions de la startup.
En toute transparence, je suis loin d’être un expert en collecte de fonds, le but de cet article est seulement de vous raconter notre histoire et notre processus de réflexion.
Puisque nous voulions continuer à doubler nos ventes chaque année. La question était : quelle est la stratégie et combien cela coûtera-t-il ? Nous avions besoin d’un plan d’affaires et d’un modèle financier avant toute chose.
En septembre 2018 je me suis souvenu que lors d’un événement de startup montréalais, j’avais rencontré Vincent Biscaye, un ex-financier de wall street, qui avait quitté le monde ce monde pour démarrer une entreprise de jus de fruits pressés à froid.
Après avoir traversé avec succès les étapes de financement pour son entreprise, il aidait maintenant les jeunes marques à lever du capital. C’était un match.
De septembre à décembre, il nous a fallu plus de 100 heures pour traduire le plan d’affaires en plan financier. Nous avions besoin de 3,8 M$ pour financer et exécuter notre stratégie.
Par la suite, j’ai élaboré une présentation pour susciter l’intérêt des investisseurs envers notre entreprise. En seulement 15 diapositives, nous présentions l’histoire d’Evive : qui nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous avons accompli, où nous souhaitons aller, et bien sûr, pourquoi nous avons besoin d’argent.
En janvier 2019, avec notre modèle financier en main et la présentation, Vincent a commencé à contacter des investisseurs en capital de risque aux États-Unis. J’ai également contacté toutes les personnes que je connaissais au Canada qui pourraient avoir un lien avec des fonds d’investissement.
Il existe des milliers de fonds aux États-Unis, mais seulement quelques-uns investiront dans l’industrie alimentaire. Considérant le fait que nous étions une entreprise canadienne sans aucune vente aux États-Unis, une minorité de cette minorité de fonds étaient prêts à investir dans Evive. J’ai fait plus de 50 présentations de janvier à mai 2019 avant d’obtenir mes premières réponses positives.
Nous avons finalement réussi à attirer l’attention de 1 fond aux États-Unis et 1 au Canada. Malheureusement, après 2 mois de dur labeur, le fond américain a perdu tous ses bailleurs de fonds juste avant de conclure l’accord avec nous.
Avec le fonds canadien, nous avons reçu une lettre d’intention, mais les termes étaient potentiellement très désavantageux pour Claudia et moi. Nous avons été incapables de nous entendre lors des négociations et malgré le fait que c’était la dernière option sur la table, nous avons pris la décision difficile de refuser l’offre.
À ce moment-là, j’étais épuisé. Nous étions en juillet, et cela faisait 7 mois que je présentais Evive à divers investisseurs. Claudia et moi étions sur le point d’abandonner cette idée de collecte de fonds.
Nous commencions à envisager le ralentissement de la croissance d’Evive, mais cela ne nous ressemblait pas. Nous devions continuer.
Il nous est venu une idée. Au lieu de courir uniquement après de gros fonds, pourquoi ne pas contacter aussi des anges investisseurs?
Nous avons vu juste, ces personnes, pour la plupart des consommateurs de longue date de Evive, ont rapidement manifesté un vif intérêt pour l’opportunité d’investissement.
En seulement 3 semaines, j’avais levé un demi-million de dollars, ce qui était suffisant pour respirer tout en exécutant notre plan. Avec cet argent en main, cela m’a redonné l’énergie et la confiance pour recommencer à présenter aux fonds canadiens.
C’est à ce moment que j’ai rencontré le fond Renewal. Nous les avons aimés dès la première rencontre. Ils font ce qu’on appelle de l’investissement d’impact. Plutôt que d’uniquement regarder le potentiel de profit, le but est de mesurer également l’impact sur les personnes, la planète et le profit. Les étoiles étaient alignées !
Novembre 2019, Renewal a confirmé son intérêt pour Evive, mais il était trop tôt pour célébrer. Après tout, j’avais vu cela se produire deux fois auparavant…
De novembre à décembre, de nombreux échanges ont permis de nous mettre d’accord sur les conditions. Le 24 décembre, tous les documents étaient finalisés, mais je devais encore faire signer 11 personnes dans un ordre spécifique. Noël n’était qu’à quelques heures.
J’étais intensément déterminé à finaliser cette ronde de financement d’ici la fin de l’année et mettre un terme à cette montagne russe émotionnelle qui durait depuis déjà les 18 derniers mois.
Le 27 décembre, dans un avion vers Hawaï, j’ai reçu un courriel de mon avocat me disant que nous avions atteint la ligne d’arrivée; seule notre signature manquait ! Nous avons signé et acheté une bouteille de vin bon marché pour célébrer. Ce fut un moment incroyable, mais de courte durée. Je suis tombé malade dans l’avion et pour les 3 premiers jours de notre voyage. C’était peut-être le vin, mais fort probablement toute l’intensité et le stress des derniers mois qui tombait d’un seul coup.
Nous voici en 2020 avec une équipe formidable et les moyens financiers pour croître Evive à la hauteur de nos ambitions les plus folles.
Maintenant, le vrai travail commence ! 😉
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